Atteinte de fibromyalgie, elle aurait développé une dépendance aux opioïdes

Une dame dépendante des opioïdes est morte après que la pharmacie lui eut livré ses médicaments à l’avance, alors que le médecin avait spécifié de ne pas le faire «sous aucun prétexte».

Michelle Proteau n’avait rien d’une toxicomane.

La mère de trois enfants a longtemps travaillé dans le domaine des garderies et avait une joie de vivre, selon sa sœur.

Un jour, elle a été diagnostiquée souffrant de fibromyalgie, une maladie qui provoque beaucoup de douleur.

Sa sœur suppose qu’elle a alors développé une forte dépendance aux médicaments.

Avertissement ignoré

Selon le rapport du coroner Yvon Garneau, la femme de 51 ans est morte en décembre 2016 dans une chambre de motel de Drummondville à la suite d’une intoxication accidentelle. Elle avait déménagé au Centre-du-Québec depuis peu.

Mme Proteau avait notamment consommé des pilules antidouleur de type «oxycodone» et de l’alcool.

La médecin de Michelle Proteau avait inscrit une note spéciale à son dossier médical: «Patiente à fort potentiel d’abus, dépendante des opiacés et benzo. Servir à la semaine, ne pas servir à l’avance sous aucun prétexte».

Malgré l’avertissement, la pharmacie a livré les médicaments à la dame la veille du renouvellement de la prescription, à sa chambre de motel.

Enquête

Une dosette de médicaments ouverte et des pilules étaient éparpillées sur le lit où elle a été retrouvée sans vie.

Deux jours avant son décès, l’urgence de l’hôpital de Drummondville avait refusé de donner à Mme Proteau les opiacés qu’elle réclamait, en vertu de la note au dossier.

La sœur de Michelle Proteau, qui a tenu à garder l’anonymat, s’est dite sous le choc à la lecture du rapport du coroner et exige des réponses, à savoir pourquoi la pharmacie n’a pas suivi les recommandations du médecin.

Le coroner demande à l’Ordre des pharmaciens d’examiner les services qu’a offerts cette pharmacie à la défunte cliente.

L’Ordre des pharmaciens du Québec étudiera le dossier. Le nom de la pharmacie en cause demeure confidentiel tant qu’il n’y a pas le dépôt d’une plainte au conseil de discipline.

Perdu de vue

Au cours des dernières années, sa sœur a perdu contact avec Michelle Proteau. En 2015, elle avait su par les réseaux sociaux que la cadette vivait dans la région de Baie-Comeau et qu’elle éprouvait des difficultés. Elle l’a appelée.

«Je lui ai offert mon aide, mais Michelle l’a refusée. Sa voix était claire. Si j’avais su qu’elle était si mal en point, j’aurais insisté», se désole-t-elle.

Elle attend avec intérêt le suivi qu’effectuera l’Ordre des pharmaciens au dossier de sa sœur

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